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Les Orchidées de France
Nous connaissons tous les orchidées tropicales de nos jardineries, les Phalaenopsis sont notamment des plantes aux racines particulières qui n’ont pas besoin de sol pour croître. Elles sont épiphytes (elles vivent accrochées à d’autres plantes sans les parasiter) et poussent sur les branches des arbres. Leurs racines sont dites haptotrophes, c’est à dire qu’elles épousent la forme de leur support. De plus elles peuvent se gonfler comme des éponges au contact de l’humidité. Cette capacité est due au velamen, une succession de couches de cellules mortes capables de se gonfler d’eau et de nutriments comme une éponge. C’est également dans ce velamen que sont trouvées les mycorhizes, associations entre racines et champignons.
Les orchidées françaises, comme bien d’autres, ont besoin d’un sol pour croître. Elles sont tout aussi sublimes et vous attendent au pied de chez vous ! 🌱
Interagir pour mieux grandir
Les Orchidées sont des plantes bien particulières, elles doivent leur développement à un champignon. Il est important de savoir que les orchidées produisent des graines sans réserves. Aussi, elles sont incapables de germer seules et de développer leur système racinaire ou un cotylédon capable de pallier ce manque. Pour germer, les graines ont besoin de l’aide d’un champignon ! Grâce à cette relation le champignon, par son mycélium (filament étendu de cellules comparable à la forme végétative du champignon, les pieds que l’on cueille étant la partie reproductive), offre l’eau et les minéraux nécessaires à la germination de l’orchidée. Ce lien permet la formation d’un protocorme qui est le premier stade de développement des orchidées. Dans ce cas de figure, il s’agit de mycohétérotrophie (la plante est dépendante du champignon).
La présence du champignon étant primordiale à la survie de l’orchidée, sa disparition entrainera invariablement celle de cette plante merveilleuse. Les pratiques intensives de culture, l’usage de produits phytosanitaires systématique et déraisonné, la sélection des microorganismes du sol par les monocultures, l’emploi d’intrants considérables ou encore l’implantation d’espèces invasives participent à la modification des sols et à leur appauvrissement biologique. Toutes ces pratiques provoquent la disparition de certains organismes comme les champignons des orchidées. Ce n’est ici qu’un exemple parmi tant d’autres, si nous ne préservons pas notre environnement de nombreuses espèces remarquables en pâtiront. L’être le plus petit est indissociable du plus majestueux géant. L’infiniment grand n’est que le reflet de l’infiniment petit.
Comment différencier les Ophrys des Orchis ?*
*Avec l'évolution des connaissances botaniques et de la nomenclature, cette aide à la différenciation est valable pour les noms vernaculaires. Certaines Orchis notamment ayant été reclassées dans différents genres au cours des ans.
Orchidée pyramidale photographiée sur une zone de fauche tardive de l’Université de Caen en juin 2022.
Orchidée abeille photographiée sur une zone de fauche tardive de l’Université de Caen en juin 2022.
Les Ophrys présentent des fleurs visuellement “individuelles” (image de droite ; Ophrys apifera) sur une hampe florale tandis que les Orchis (certaines renommées dans les genres Anacamptis, Himantoglossum ou encore Neotinea) disposent d’une grappe de fleurs (image de gauche ; Anacamptis pyramidalis).
Attention cependant, de petites malignes peuvent essayer de vous duper, comme l’Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora).
Bonnes lectures :
Un brin d’étymologie et quelques définitions
Le nom Orchidée est issu du latin Orchis, qui lui même proviendrait du grec órkhis (ὄρχις) qui signifie “testicule” et fait référence aux tubercules de certaines orchidées terrestres, comme celles que nous avons en France (ex: Orchis mâle), qui font penser à l’anatomie masculine.
Étamine vient du latin stamen signifiant « fil », il s’agit de l’organe reproducteur mâle portant le pollen.
Anthère vient du grec anthêrós qui signifie « fleur » ou « florissant ». Il s’agit de la partie « terminale » d’une étamine portant le pollen. Chez cette orchidée, il se caractérise par 2 caudicules portant les pollinies.
Rétinacle vient du latin retineo qui signifie « retenir », il s’agit d’une partie de l’étamine (partie mâle des végétaux) fortement visqueuse et collante sur laquelle est attaché un caudicule portant les pollinies. Au contact d’un pollinisateur, le rétinacle permet le prélèvement des pollinies par ce dernier.
Caudicule vient du latin cauda qui signifie « queue » (exemple : nageoire caudale).
Les pollinies sont des « sacs » de grains de pollen, ce sont ces grains qui féconderont une fleur.
Pistil vient du latin pistillum qui signifie « pilon », il est également appelé gynécée qui vient du grec gynaikeion formé par les termes gynè voulant dire « femme » et oikos signifiant « pièce » ou « maison ». C’est l’organe reproducteur femelle chez les végétaux. Il se constitue de carpelle(s) (contenant les ovaires renfermant eux-mêmes les ovules), d’un style et d’un stigmate.
Le style est le prolongement de l’ovaire (pouvant être absent chez certaines espèces : stigmate sessile) reliant l’ovaire au stigmate .
Le stigmate est la partie supérieure du pistil qui sert à recueillir les grains de pollen, il se situe à l’extrémité du style.
Références
Fleurs sauvages du Québec. Glossaire botanique et floral. Consulté en octobre 2022.
La langue française. Protocorme. Consulté en mai 2023.
Tropi’Qualité. Phalaenopsis. Consulté en mai 2023.